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Si vous êtes bordelais ce week end je vous donne rendez-vous à 11 h dimanche matin à l'Utopia Bordeaux pour voir seul ou en famille l'école de la République en marche dans le film la cour de Babel qui montre l'indispensable nécessité si l'on veut parler d'intégration de s'en donner les moyens.
Exemple aussi pour nos enfants d'avoir la chance de vivre dans un pays ou l'école (imparfaite certes) est libre, laïque et obligatoire pour tous et toutes.

On ne le dira jamais assez l'école ne vit qu'avec les acteurs qui la constituent.

Elèves, enseignants(e)s, personnels de service et bien sûr les parents que nous sommes

La cour de Babel

La cour de Babel

LA COUR DE BABEL

Film documentaire de Julie BERTUCCELLI - France 2014 1h29mn - avec Brigitte Cervoni (professeur de français) et les 24 élèves, venus de partout, de la classe d'accueil du collège de la Grange aux Belles, dans le 10e arrondissement de Paris...


LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 12/03/2014

Ils ont entre 11 et 15 ans. Ils s'appellent Youssef, Oksana, Maryam, Andromeda, Yong, Felipe... Leurs prénoms racontent un long voyage, celui qui les a arrachés au pays de leur enfance, et menés jusqu'à Paris, dans une classe d'accueil pour primo-arrivants. La cinéaste Julie Bertuccelli (L'Arbre, Depuis qu'Otar est parti...) les a filmés tout au long de cette année transitoire, ce moment entre une vie et l'autre, entre ailleurs et ici. A quelques plans près — la cour de récré, où défilent les saisons —, tout se passe dans la classe, « entre les murs » de l'école de la République. Comme dans le film de Laurent Cantet, c'est là que s'animent les visages adolescents, que fuse la parole, que coulent aussi, parfois, quelques larmes. La comparaison entre ces deux huis clos scolaires, portraits de groupe en apprentissage, s'arrête là. La Cour de Babel est un documentaire lumineux, qui, loin du bilan éducatif plutôt amer d'Entre les murs, rend hommage au cocon que représente la classe d'accueil. Les enfants y apprennent le français, y confrontent leur déracinement à ceux des autres, avant de repartir en section « normale ».

On se laisse happer, dès les premières images, par la chronique de cet attachant melting-pot juvénile qui devient, jour après jour, un groupe soudé, cohérent, une petite république de l'espoir. Dans cette salle ordinaire, la planète entière s'engueule. Brésiliens, Irlandais, Africaines débattent de politique ou de religion, piquent des fous rires... Chacun s'efforce de prendre un élan vers l'avenir. C'est moins un processus d'acculturation qu'une formidable thérapie de l'exil que montre Julie Bertuccelli. Elle n'a pas choisi, c'est vrai, n'importe quelle classe d'accueil : on se prend à rêver que tous les professeurs aient la délicatesse, le sens de l'engagement et la pédagogie dont fait preuve l'enseignante Brigitte Cer­voni — y compris auprès des parents.

Les conditions de vie de chaque adolescent restent hors champ. Ce qu'on en devine, en assistant aux réunions avec les familles (une mère surmenée, une tante d'adoption...) n'en est que plus fort. Pas de discours démonstratif : il suffit de quelques mots pour suggérer, avec tact, tous les spasmes de la vie, les séparations, les douleurs, les problèmes d'argent, de famille, les difficultés dans le pays d'origine : pauvreté, menace d'excision, persécutions politiques...

Entre septembre et juin, la cour de Babel change d'aspect. Ses « habitants » grandissent, apprennent d'eux-mêmes et des autres. Ils sont prêts à affronter l'inconnu. Ils réalisent même un court métrage, qu'ils accompagnent dans un festival de films scolaires. Et Julie Bertuccelli réussit un tour de force : nous offrir une vraie grande aventure dans ce tout petit espace où la France est encore un pays d'accueil. — Cécile Mury



Cécile Mury *

Télérama

Tag(s) : #cinéma
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