De Bruegel l'Ancien à Gérard Philippe

15 Novembre 2013

Délire ?

Le froid sans doute m'a fait penser à Bruegel l'Ancien. Premier paysage d'hiver.

Un tableau, le retour des chasseurs. Plus avant dans cette profonde réflexion, vient le film de Gérard Philippe, Till l'espiègle, héros de l'indépendance des Pays Bas et figure de la résistance animée par la jeunesse, la joie, l'amour de sa patrie contre les "méchants et cruels espagnols".

Ah Gérard Philippe, le comédien mythique à l'éternelle jeunesse.

Revenons sur le délire Bruegel. En regardant parmi ses peintures les plus connues, celle de la parabole des aveugles me semble symboliser la cécité de nos dirigeants politiques de droite comme de gauche, incapables d'avoir des, voir une vision sur l'avenir de la société.

De Bruegel à Gérard Philippe

Le titre de l'œuvre fait référence à la parabole du Christ adressée aux Pharisiens : « Laissez-les. Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Or, si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. » (Mt 15,14 ; Lc 6,39), également tirée de saint Matthieu, chapitre XV.

Conformément à la tradition médiévale, Bruegel choisit de représenter les aveugles comme des vagabonds vêtus de haillons et se livrant sans doute à la mendicité. La scène, subtil mélange de ridicule et d'effroi, rend l'inévitabilité de la chute par une gradation de la représentation. Tandis que le premier aveugle de cette étrange procession est déjà tombé, le second trébuche, le troisième va trébucher, le quatrième semble pressentir le danger et les deux derniers ne se doutent encore de rien. La gradation des postures physiques s'accompagne d'une gradation des sentiments, visible dans la physionomie des visages aux yeux caves. Dans cette œuvre tardive, l'émotion qui se dégage est moins due à une accumulation de détails horribles, comme dans Le Triomphe de la Mort, qu'au sentiment d'inévitable fatalité que la misère humaine engendre.